11 Février 2024
Je me suis toujours considéré comme étant de gauche, voire de centre-gauche,
J'étais déjà membre de l'UDF lors des élections présidentielles de 2002. J'avais quitté une gauche plurielle en déclin, qualifiée de gauche caviar, pour rejoindre François Bayrou. Il était donc naturel pour moi de rejoindre le MoDem en 2007, aux côtés de Jean-Luc Bennahmias, Christophe Madrolle et bien sûr Mohamed Laquila, devenu depuis député. Après les élections municipales de 2020, j'ai décidé de m'éloigner des partis politiques. Je ne me retrouvais plus dans leur action politique. C'est pourquoi je souhaitais devenir un élu libre, où l'action citoyenne est plus importante que les partis.
Je me suis toujours considéré comme étant de gauche, voire de centre-gauche, et oui, ce n'est pas un gros mot. Aujourd'hui, j'ai fait le choix de rejoindre Place Publique et bien sûr de soutenir Raphaël Glucksmann. Il m'a fallu du temps pour prendre une telle décision, et pourtant, je me sens comme celui qui revient 'à la maison' après une longue période d'absence. C'est émouvant pour ceux d'entre nous qui prennent la politique au sérieux et placent le citoyen au cœur de l'action politique.
Comment en suis-je arrivé là ? En 2017, j'ai voté pour Emmanuel Macron, mais j'ai rapidement été déçu par l'espoir qu'il suscitait chez de nombreux électeurs. Cependant, j'ai gardé espoir et j'ai participé aux élections municipales en tant que simple militant. Je reste fidèle à mes amis du MoDem et je reste à distance des partis politiques. Je fais partie des déçus de la Macronie. C'est donc à partir de cette position que je compte vivre mon activité politique et citoyenne.
Depuis 1986, mes convictions les plus profondes ont toujours été de combattre les injustices, les inégalités...
Mais la politique n'est pas une activité à pratiquer en solo. Elle n'a de sens que si elle est vécue et pratiquée en équipe. Dans quelle équipe puis-je vivre mes actions politiques tout en étant élu d’une petite ville rurale et en continuant à défendre mes convictions ? Voilà la question...
Depuis 1986, mes convictions les plus profondes ont toujours été de combattre les injustices, les inégalités... Même si en 2002, j'ai rejoint un parti démocrate-chrétien et de centre-droit, au fond de moi, j'ai toujours eu cette sensibilité de gauche. J'ai toujours eu des sources d'inspiration telles que Jacques Delors, Philippe Séguin, Simone Veil, et même Jean Jaurès.
Comme des milliers d'entre nous, j'ai vécu la trahison des hommes politiques, le non-respect des promesses. Aujourd'hui, je pense qu'il est important que les citoyens participent activement à la politique pour changer les choses.
En 2007, j'ai été témoin de la grande rupture au sein du centre entre ceux qui soutenaient Hervé Morin et qui voulaient rester fidèles à l'alliance traditionnelle de la droite et du centre, fidèles à Nicolas Sarkozy, et ceux qui, derrière François Bayrou, voulaient être indépendants et regarder vers la gauche, ...
Toutes ces années, tous ces combats, c'est mon histoire, mon parcours politique. Il est hors de question d'y renoncer. Mais l'histoire n'est vraiment utile que si elle éclaire l'avenir.
Finie la politique sans projet clair, sans gauche ni droite, chère à François Bayrou.
Une bonne connaissance de ce que nous sommes me permet d'affirmer que l'élection présidentielle de 2017 marque avant tout une période politique qui creuse encore plus le fossé entre la politique et les citoyens.
Finie la politique sans projet clair, sans gauche ni droite, chère à François Bayrou. Ce projet était respectable, mais il n'a fait qu'attiser les extrêmes de gauche et de droite.
Au Modem, plus personne ne regarde vers la gauche comme cela était le cas en 2007 ou en 2012... La réalité est que le Modem approuve l'essentiel de la politique du président Emmanuel Macron (Europe, réformes, libéralisme), quitte à trahir les militants et les soutiens de toujours.
J'ai donc pris la décision de rejoindre Place Publique parce que je ne supporte plus cette division artificielle entre les macronistes et l'extrême droite... et pour défendre les valeurs européennes face à l'urgence écologique, sociale et démocratique, et pour lutter contre le libre-échange, la corruption, les extrêmes...
Mais vous pourriez me demander, puisque vous vous dirigez vers la gauche, pourquoi ne pas rejoindre la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nuppes) ? Eh bien, non...
Je suis attentif à l'émergence de Place publique et de Raphaël Glucksmann, un événement majeur de la vie politique française.
J'ai choisi Place Publique parce que j'ai un profond respect pour Raphaël Glucksmann en tant qu'homme de grande culture et de courage.
La Nuppes reste jusqu'à présent floue sur ses contours idéologiques et est principalement le parti politique de gauche centralisé par Mélenchon. Et en tant que centriste de gauche, je suis méfiant envers ces partis trop personnels qui risquent toujours de se dégrader en outil bonapartiste, quelle que soit la qualité du chef en place. Pour moi, la démocratie ne doit pas se limiter à une simple élection, mais doit être une action politique et citoyenne quotidienne. Elle doit être le principe directeur de toute notre vie sociale.
J'ai donc choisi de rejoindre Place publique pour être clairement et librement engagé dans l'action en tant qu'élu citoyen, sans être 'enfermé' dans un parti politique hiérarchisé.
J'ai choisi Place Publique pour passer des paroles aux actes et pour faire, à mon niveau personnel, en tant qu'élu rurale, ce que je peux pour la réunification indispensable des citoyens et de la politique.
J'ai choisi Place Publique parce que j'ai un profond respect pour Raphaël Glucksmann en tant qu'homme de grande culture et de courage.
Je reste lié d'amitié à chacune et à chacun de mes amis du MoDem. Chacun a sa vérité profonde et son parcours politique. Je suis disponible pour échanger avec tous ceux qui le souhaitent.
Ce soir, je ressens une étrange sérénité. Politiquement, j'ai 'déménagé', je suis rentré 'à la maison'.
J'ai mis de l'ordre et de la vérité dans ma vie politique et dans mes convictions profondes. Et cela fait du bien.